vendredi 2 novembre 2012

La présidence Hollande a débuté exactement comme celle de Sarkozy

De nombreux points communs (cités, ici, en vrac) existent dans le comportement de nos 2 derniers présidents:
- Hollande est un président de rupture (comme Sarkozy a voulu l’être par rapport à son prédécesseur)
- c’est aussi un homme qui a beaucoup de problèmes avec les femmes de sa vie
- l’affaire du tweet a remplacé l’affaire du SMS
- les banques de Wall Street spéculent encore et toujours sur les CDS (avant: sur l’immobilier, maintenant: sur les dettes souveraines)
- avec ça, se profile le remake de la crise de 2008.
- c’est la rigueur, mais en fait, ce n’est pas la rigueur
- il a un premier ministre palichon
- après avoir fait son kéké pour les caméras françaises à Bruxelles, Hollande a fini par rentrer dans le rang pour suivre Merkel
- Sarkozy a fait un grenelle de l'environnement, Hollande fait son grenelle du social
- Hollande tente de récupérer l'affaire Merah, comme Sarkozy avant lui
- il monte en première ligne pour des affaires touchant des particuliers, comme l'accouchement dramatique dans le Lot, alors que l'on attendrait plus un ministre dans ce rôle
- Najat Vallaud-Belkacem a lâché dans un journal suisse que la France était dans « un état de faillite aggravée », reprenant là l'antienne de Fillon 5 ans plus tôt
- Sarkozy & Hollande ont mis tout deux leurs ministres au régime: perte de kilos versus perte de salaire
- le plan de relance de 120 milliards de Hollande pour la zone euro: c'est déjà ce que Sarkozy proposait à Merkel en 2008
- après Sarkozy, Hollande a relancé la pénalisation de la négation du génocide arménien
- "Hollande reçoit discrètement les dictateurs" nous dit lefigaro : finalement, il les reçoit aussi
- Hollande: "une politique de Gribouille" nous dit-on ici, c'est ce que Slate disait de son prédécesseur : "Sarkozy = Gribouille" [UMPS ?]
- en déplacement (JO 2012) ou lors des journées du Patrimoine, Hollande signe des autographes, comme Sarkozy
- un écrivain (Laurent Binet) a suivi la campagne électorale de Hollande, à ses cotés, comme Yasmina Reza a suivi celle de Sarkozy, 5 ans auparavant
- conférence sociale : Hollande, dans les pas de Sarkozy, nous fait le coup du Grenelle, mais sans prononcer le mot "Grenelle" (il ne faudrait pas, sans doute, que la ressemblance soit trop flagrante)
- Hollande vient de nous déclarer que le plus gros de la crise était finie, ce que Sarkozy nous a annoncé maintes fois durant son quinquennat
- "Dialogue social: quand Hollande fait du Sarkozy" nous dit ici Marc Landré
- Sarkozy bombardait les médias d'annonces pour occuper le temps de cerveau disponible, Hollande fait la même chose avec un gouvernement produisant des mesurettes en série
- etc.

Bref, c’est pareil que Sarkozy, sauf que c’est pas pareil parce que c’est la gauche, et la gauche, c’est bisous et compagnie…

jeudi 1 novembre 2012

François Hollande, dogmatique ou rusé ?

fboizard se demande si "François Hollande [est] dogmatique ou rusé" dans un billet dont celui-ci reprend le titre: "On m'explique que François Hollande est supérieurement rusé, voire retors, et qu'il a bien l'intention de b..ser son électorat et ses camarades, c'est-à-dire de faire ce qui doit être fait pour la France, baisser les dépenses publiques.
...
Pour ma part, je m'en tiens au précepte d'Alain Madelin : si vous hésitez entre l'incompétence et le machiavélisme pour expliquer une décision gouvernementale incompréhensible, choisissez l'incompétence, vous avez plus de chances d'avoir raison
."

Je pense que Hollande est dogmatique *et* rusé. Ou plutôt, il a les 2 facettes, mais ne les exprime pas en même temps.

Je pense que quand Hollande était à la tête du PS, il était plutôt rusé.
(1) il pouvait gouverner à coups de petites phrases, qui avaient de l'effet sur le PS
(2) en tant que parti d'opposition, le premier carburant du PS étaient les mots, les discours et les motions du PS, qui faisaient la pluie et le beau temps des courants et de la politique menée par le PS
(3) Hollande connaissait son petit monde, et était capable de jouer les uns contre les autres, pour qu'ils se neutralisent. D'ailleurs, les différents courants du PS ont été si bien neutralisés que Hollande a à peu près laissé le PS dans l'état où l'avait récupéré.

Le problème, c'est qu'il n'est pas possible de faire la même chose à une échelle beaucoup plus large, en dehors du petit marigot du PS. En effet, à la tête du pays, en tant que président,
(1) les petites phrases ont peu d'effet sur l'économie
(2) les citoyens, contrairement aux membres du PS, ne se payent pas de mots
(3) Hollande est maintenant en dehors du marigot PS, en compagnie de ses semblables étrangers, sur lesquels il n'a que très peu d'influence, car ils ont leur propre agenda et/ou ils ne sont pas de son bord.

Un des facteurs parmi les plus importants qui explique ces différences "avant/après" est que la sphère économique est prédominante au niveau d'un pays, alors que le PS, financé directement ou indirectement par la puissance publique, est en dehors des contingences économiques, ce qui permet, en politique, au sein d'un parti, de se payer de mots.

Une autre façon de dire les choses est de considérer que Hollande n'avait pas prévu d'alternative à la logique des partis. Il n'est pas sorti de ce cadre, mais les recettes qui fonctionnent à une échelle locale ne fonctionnent plus à une échelle plus large, dans un jeu beaucoup plus ouvert; moins corseté par l'idéologie et les règles de gauche.

Bref, les recettes anciennes de Hollande ne marchent pas/plus. Et comme dit Zemmour dans ça se dispute, ils n'ont pas de plan ("le rien a gagné", "il n'y a pas de cap défini", "ils ne savent pas quoi faire"). Et faute d'idée pour dépasser son horizon politico-économique, on peut imaginer qu'il s'est rabattu sur ses réflexes identitaires de base. On peut imaginer qu'après avoir été élu, sa face dogmatique a pris le dessus.

En d'autres termes, les 2 facettes peuvent être présentes chez Hollande. Ceci étant, comme je l'ai écrit plus haut, il est plus probable que ce qui prédomine chez lui actuellement est sa face dogmatique.

Je pense que Sarkozy a été soumis au même problème (une logique dogmatique +/- de parti), mais avec des différences, dont, notamment :
(a) Sarkozy était dans une logique de séduction, et il est allé chercher des gens en dehors de sa sphère de base
(b) Sarkozy est aussi dans une logique de transgression
(c) L'inimitié du RPR vis-à-vis de Sarkozy (à l'époque de Balladur) a du laisser des traces.

Bref, Sarkozy me donne l'impression d'avoir, par moments, voulu secouer le cocotier, mais pas assez fort, pas assez vite, avec des réformes/annonces plus médiatiques qu'effectives, avec des mots plus transgressifs et agressifs que relevant d'une démarche opérante et productive... Bref, notamment par une volonté apparente de réformes, Sarkozy a lui donné, par certains cotés, une image moins dogmatique, mais cela n'est pas allé bien loin.

mardi 8 mai 2012

OSS 117 : on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens

Je préfère le premier opus de OSS 117 au deuxième. Et je le vis bien, même si pour d'autres personnes, cela a mal tourné.


Je me souviens de ma séance du premier opus: chaque scène fonctionnait ; à aucun moment, je n'ai senti de temps mort, à aucun moment, je n'ai senti le soufflet se dégonfler. Impressionnant. Rare.


Lors du premier opus, OSS 117 s'en tirait à bon compte. Certes, il débitait des âneries énormes, mais dans nombre de scènes d'action ou de séduction, il gardait le dessus ou apparaissait à son avantage. Et au final, il arrivait à ses fins, et emballait la jolie femme avec laquelle il faisait équipe.
Dans le deuxième opus, rien de tout cela, ou presque. Comme le dit Michel Hazanavicius dans une interview, il est devenu ringard : « Grosso modo, le personnage n’a pas trop changé, mais par contre le monde autour de lui a changé. Son rapport au monde est donc complètement différent. D’abord, il est devenu complètement ringard alors qu’il était très classe. Là, il est un peu à la rue sur tout. »

Avec "Rio ne répond plus", les envolées outrancières et grossières, teintées de machisme et de paternalisme, d'OS 177 sont inévitables et prennent la place de ce qui apparaissaient préalablement comme des gaffes ; les ambiguïtés du premier opus s'évanouissent. Comme le disait le cardinal de Retz : « on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens »

lundi 29 novembre 2010

Quand l'endettement américain révèle une surprise de taille

La page Wikipédia sur l'Économie des États-Unis indique dans sa section "Endettement" :
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La dette publique de ce pays [les USA] en 2009 est de plus de 12 000 milliards de dollars. Elle est supportée par des créanciers principalement japonais, chinois, européens et arabes. Paradoxalement, cette position de débiteur ne se révèle à ce jour pas encore négative. Les 7 000 milliards de dollars de placements américains dans le monde reçoivent plus de dividendes de leurs investissements à l’étranger que le pays ne paie d’intérêts sur leurs dettes. En effet, les avoirs américains à l’extérieur sont essentiellement composés d’actions, alors que les créances étrangères correspondent à des titres obligatoires sur le Trésor américain. La différence de rendement entre des actions et des obligations explique que les États-Unis restent, en dépit de leurs déficits, des investisseurs bénéficiaires.
""

En d'autres termes, d'un coté, les USA sont bel et bien endettés, mais de l'autre, leurs investissements à l'étranger leur rapportent plus que l'intérêt qu'ils doivent payer pour leur dette ; ainsi, ils sont globalement bénéficiaires. Si ces faits sont avérés, se focaliser sur le montant de la dette des USA, pousser des cris d'orfraie et jouer les cassandres face au niveau apparemment élevé de l'endettement actuel des USA, c'est se tromper lourdement sur la puissance économique réelle des USA...

Je subodore que ces investissements américains à l'étranger sont des investissements privés, tandis que la dette dont il est fait mention ici est la dette publique. Pour autant, comme les dividendes de ces investissements privés retournent essentiellement aux USA, ils bénéficient à l'activité économique de ce pays. En d'autres termes, la dette publique américaine ne peut pas être vue comme une perte sèche dont les USA seraient sous la menace de devoir nécessairement l'éponger sans avoir sous la main de quoi le faire !

dimanche 28 novembre 2010

Quand l'histoire bagaye

Si l'on en croit une citation, "L'histoire ne se répète pas, elle bégaie". Il semble ainsi que les dates nous fassent des clins d'oeil, en faisant pencher la balance tantôt d'un coté, tantôt de l'autre. Voici les exemples que j'ai trouvé :
  • 9 novembre 1914 : abdication de Guillaume 2 en Allemagne, 9 novembre 1989 : chute du mur de Berlin au soir
  • mai 1940 : chute de la France, mai 1958 : retour au pouvoir de de Gaulle, mai 1968 : chute de de Gaulle (oh, le mois de mai, si redouté ?)
  • 11 septembre 1973 : renversement, par un coup d'État militaire (soutenu par les USA), du gouvernement du président démocratiquement élu du Chili , 11 septembre 2001 : attaque des Etats-Unis par des membres du réseau djihadiste islamiste Al-Qaida.
Etonnant.

jeudi 21 janvier 2010

Le futur des tablettes PC (TabletPC) ?

Dell a récemment présenté un prototype d'ordinateur sans écran ni clavier. Hum, je ne suis pas sûr qu'utiliser un rétroprojecteur pour projeter sur un mur l'image d'un bureau soit LA voie du futur; une telle projection n'est pas vraiment en phase avec les ventes croissantes de PC portables qui témoignent du fait que les utilisateurs souhaitent utiliser leur ordinateur n'importe où et pas forcément en face d'un mur.

Mais ce nouveau concept d'ordinateur m'a donné une idée sur le futur possible des tablettes PC.



Le prototype de Dell me permet d'imaginer un périphérique USB qui serait un rétroprojecteur recréant au laser l'image d'un clavier virtuel sur un plan horizontal, comme dans le cadre de l'ordinateur de Dell. Une telle tablette PC fournirait ainsi à la fois une interaction par le biais d'un écran tactile et d'un stylet., et aussi une interaction "traditionnelle" par le biais d'un clavier "usuel". Et la conjonction de ces 2 formes d'interaction pourrait fournir un avantage aux tablettes PC (en route pour la prochaine (r)évolution des ordinateurs mobiles ?).

La tablette d'Apple est pressentie pour le 27 janvier, voyons voir ce qu'ils vont nous proposer...