lundi 5 octobre 2009

Sarkozy et "Le roman d'un tricheur"

"Le Roman d'un tricheur" (1936) est un film de Sacha Guitry. Le synopsis est le suivant :
"Assis à la terrasse d'un café, un homme rédige ses mémoires : il raconte comment son destin fut définitivement scellé lorsque, à l'âge de douze ans, parce qu'il avait volé dans le tiroir-caisse de l'épicerie familiale pour s'acheter des billes, il fut privé de dîner. Le soir même, toute sa famille meurt empoisonnée en mangeant un plat de champignons. Seul dans la vie et ayant ainsi constaté l'inutilité d'être honnête, il n’aura par la suite qu’une seule ambition, devenir riche. Voyant dans sa survie un signe du destin, il choisit de parvenir à ses fins en devenant tricheur et voleur professionnel."


Sarkozy a été ministre sous le quinquennat de Chirac 2002-2007. Pourtant, une des raisons de l'échec de la gauche lors de la présidentielle de 2007 vient de son incapacité à associer Sarkozy au bilan de Chirac. Dans les esprits des français, Sarkozy n'était pas associé à Chirac en raison de l'opposition permanente Sarkozy/Chirac qui s'est déclarée ouvertement lors de la candidature Balladur en 1995.

Durant le gouvernement Jean-Pierre Raffarin, l'Humanité relève que "Derrière Jean-Pierre Raffarin, il se comporte d’emblée en premier ministre bis. Il n’hésite pas à tacler Chirac quand l’occasion se présente comme quand il ironise sur son goût pour le sumo. Il commente les décisions du président au point que ce dernier doit tenter un rappel à l’ordre : « Je décide et il exécute. »" On attribue à Jacques Chirac les propos suivants : « Celui-là, il faut lui marcher dessus et du pied gauche. Il parait que cela porte bonheur. »

Il était question, pour le clan Chirac, de punir Sarkozy de sa trahison, de lui barrer la route de la présidentielle de 2007. Mais étant en porte-à-faux avec l'héritage Chirac, il a échappé à la banqueroute de cette famille, ou dit autrement, la gauche n'a pas pu faire rendre gorge à Sarkozy de sa présence bien réelle aux derniers gouvernements Chirac, et son bilan est passé à l'as, aidant en cela par sa communication tout azimut.

Villepin indiquait ainsi : « Chirac lui a facilité la tâche en refusant de le nommer à Matignon. Il prétend qu’il nous a battus, nous les chiraquiens, alors que nous n’avons pas mené combat. Chirac aurait pu lui compliquer les choses, mais Bernadette et Claude avaient peur pour les affaires. Il a bâti sa légitimité négativement, par la victimisation. »

Ainsi, Sarkozy a profité d'une échappatoire similaire à celle du personnage principal du "Roman d'un tricheur".

Alors, hasard ou concordance ?

Hasard ? si l'on en croit toujours Villepin car le sarkozysme est un attrape-tout : « Le sarkozysme, c’est le mariage, sur la table de dissection, de la machine à coudre et du parapluie. Le sarkozysme est un surréalisme. C’est fascinant, cette capacité à dire tout et son contraire. »

Concordance ? si l'on en croit l'écrivain américain R. M. Koster qui écrivit "un artiste prédit l'avenir, car il connait le présent, contrairement aux autres".

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